EN BREF
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L’Université de Montréal a récemment publié son premier bilan carbone pour l’année 2022-2023, faisant état de plus de 63 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone émises à travers ses activités. Ce rapport s’articule autour de trois périmètres d’analyse : les émissions directes, l’électricité achetée, et les émissions indirectes liées aux déplacements et aux approvisionnements. L’université a établi des objectifs de réduction des émissions pour atteindre la carboneutralité d’ici 2040, tout en mettant en place une méthodologie rigoureuse pour suivre ses progrès. En complément, une application a été développée pour permettre à chacun de calculer son empreinte carbone personnelle.
Ce rapport inaugural de l’Université de Montréal, dévoilé par l’Unité du développement durable, met en lumière les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’établissement pour l’année 2022-2023. En effet, ce bilan carbone vérifié révèle une empreinte carbone totale de plus de 63 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (t éq. CO2), sur laquelle l’université s’engage à agir pour atteindre des objectifs de réduction ambitieux dans le cadre de sa transition écologique.
Une approche systématique pour le développement durable
L’Université de Montréal (UdeM) a récemment franchi un cap significatif dans sa démarche environnementale en élaborant son premier bilan carbone. Ce document constitue une feuille de route pour comprendre et réduire les émissions de GES à travers les différentes activités de l’université, réparties sur trois périmètres. Il s’agit d’une étape essentielle qui permet à l’établissement de se repositionner dans le cadre des enjeux climatiques actuels.
Les trois périmètres d’émissions
Le rapport met en évidence trois périmètres distincts au sein desquels les émissions sont évaluées. Le premier englobe les émissions directes de l’université, atteignant environ 28 400 t éq. CO2. La majorité de cette empreinte provient du chauffage des bâtiments à gaz naturel, représentant 26 852 t éq. CO2, suivi des fuites de réfrigération (1044 t éq. CO2) et des véhicules de service.
Le deuxième périmètre, qui concerne exclusivement l’ électricité achetée, présente un solde modeste de 254 t éq. CO2. Ce chiffre est attribuable en grande partie à l’utilisation d’hydroélectricité, une ressource abondante au Québec.
Enfin, le troisième périmètre prend en compte les émissions indirectes. Les déplacements quotidiens des usagers et usagères contribuent à 10 807 t éq. CO2, auxquels s’ajoutent 2735 t éq. CO2 pour les voyages professionnels. Toutefois, ce sont les approvisionnements en biens et services qui représentent une part considérable, avec 21 056 t éq. CO2, tandis que la gestion des locaux loués équivaut à 814 t éq. CO2.
Une feuille de route vers la carboneutralité
Ce bilan carbone constitue plus qu’un document informatif ; il sert de point de départ pour une réduction progressive des émissions de l’université. D’après les responsables, le choix d’objectifs quantitatifs est essentiel pour orienter les efforts futurs en matière de développement durable.
Les objectifs sont clairs : viser une réduction globale de 20 % d’ici 2025 par rapport à l’année de référence 2004-2005, suivie d’une baisse de 40 % d’ici 2030, avec l’ambition d’atteindre la carboneutralité en 2040. L’année de référence 2004-2005 a été choisie car elle coïncide avec l’Accord de Paris, prêtant à cette initiative un cadre international pertinent.
Les actions concrètes à mettre en œuvre
Pour que ces objectifs soient atteints, l’UdeM mise principalement sur l’ électrification du chauffage. Des projets d’envergure, tels que le remplacement des chaudières à gaz naturel par des chaudières électriques, sont envisagés, notamment à la centrale thermique et au pavillon Marie-Victorin, permettant une réduction significative d’au moins 5000 t éq. CO2.
Une méthodologie rigoureuse et transparente
Le processus ayant mené à ce bilan carbone a démarré par la collecte systématique des données par les unités responsables présentes sur les différents campus de l’université. Ces données ont été soumises à l’analyse par l’ Unité du développement durable, qui a également fait appel à un vérificateur externe, Enviro-accès. Cette démarche assure une transparence et une crédibilité dans les chiffres rapportés.
En outre, l’Université a mis en place un fonds carbone destiné à compenser les émissions liées aux déplacements professionnels de ses membres. Cette initiative témoigne de l’engagement de l’UdeM à pallier les impacts environnementaux générés par ses activités.
Le soutien à l’échelle institutionnelle
Par ailleurs, l’Unité du développement durable offre un service d’accompagnement pour aider les différentes unités de l’université à quantifier leurs émissions de GES. Cet appui vise à produire et mettre en œuvre des plans d’action pour réduire ces émissions, renforçant ainsi l’implication de tous dans cette dynamique.
Comparaison avec d’autres établissements d’enseignement
Selon les responsables de l’université, le bilan carbone de l’UdeM est similaire à celui de plusieurs autres établissements d’enseignement supérieur au Québec, tels que l’Université McGill, l’Université de Sherbrooke et l’Université Laval. Cette comparaison permet de situer l’université par rapport à ses pairs et souligne l’importance de l’effort collectif à l’échelle académique.
Le rôle des utilisateurs dans la réduction de l’empreinte carbone
La sensibilisation des usagers de l’université est également une priorité. Pour ce faire, l’UdeM a récemment lancé une application mobile gratuite permettant de calculer et de visualiser sa propre empreinte carbone. Nommée Votre empreinte, l’application permet d’estimer les émissions de GES liées aux déplacements professionnels et personnels ainsi qu’à l’alimentation.
Cette initiative vise à engager la communauté universitaire dans une réflexion sur ses comportements et à les inciter à adopter des pratiques plus durables au quotidien.
Avec ce premier bilan carbone, l’Université de Montréal prend un temps d’avance sur les enjeux environnementaux actuels, s’inscrivant ainsi dans une dynamique d’amélioration continue et de transition écologique. Les informations fournies et les engagements pris posent les bases d’une politique environnementale claire et structurée. La mise en œuvre des actions évoquées permettra sans aucun doute de réduire l’empreinte carbone de l’université, renforçant ainsi son rôle de leader dans la lutte contre les changements climatiques.
Témoignages sur le premier rapport sur l’empreinte carbone de l’Université de Montréal
La publication du premier rapports sur l’empreinte carbone de l’Université de Montréal marque un moment décisif dans la lutte contre les changements climatiques. Un membre du personnel a déclaré : « C’est un soulagement de voir notre institution prendre au sérieux ses responsabilités environnementales. Ce bilan nous offre une visibilité sur nos émissions et nous aide à mieux comprendre notre impact sur la planète. »
Un étudiant en sciences environnementales a partagé son enthousiasme : « En tant qu’étudiant, je suis ravi de voir que l’Université s’engage à atteindre la carboneutralité. Cela démontre que nous avons la capacité de changer les choses. Ce rapport est une première étape vers un avenir plus durable. »
Un professeur au sein du département de développement durable a souligné l’importance de cette initiative : « Ce bilan carbone nous fournit non seulement des chiffres, mais également un cadre pour orienter nos stratégies d’enseignement. Nous devons éduquer notre communauté sur l’importance de réduire notre empreinte écologique. »
Un membre de l’équipe de l’Unité du développement durable a ajouté : « En mettant en place ce rapport, nous espérons encourager davantage d’initiatives sur le campus. Nous travaillons à l’électrification du chauffage, ce qui pourrait réduire considérablement nos émissions. »
Enfin, une abonnée à l’application de mesure de l’empreinte carbone a partagé ses réflexions : « L’application est un outil fantastique qui m’aide à évaluer mes propres choix quotidiens. C’est encourageant de savoir que mon université prend ces questions en main et propose des moyens pour chaque individu de contribuer. »